Jean-Marc Moriceau incarne l’excellence académique (Ulmien, major d’agrégation en 1980, titulaire d’une thèse de 3e cycle à Paris 1 sous la direction de Jean Jacquart sur « Marchands-laboureurs et gros fermiers. Histoire d’un groupe social du XVIe siècle au milieu du XIXe siècle », puis d’un doctorat d’état en 1984 ; maître de conférence à Caen en 1993 ; lauréat de la médaille de bronze du CNRS en 1995 ; Professeur en 1996 ; membre senior de l’Institut Universitaire de France de 2010 à 2015).
C’est à Caen qu’il a entièrement mené une longue et belle carrière, jalonnée par la création de la revue Histoire et sociétés rurales, la fondation en 1995 avec Roger Calmès du pôle pluridisciplinaire sur les sociétés rurales à la Maison de la Recherche en Sciences Sociales, la direction de ladite MRSH de 2005 à 2009, la prise en charge de l’accueil et de la valorisation de la Bibliothèque du Ministère de l’Agriculture, et la création du site numérique Hommes et loups, 2000 ans d’histoire [https://www.unicaen.fr/homme_et_loup/].
Sont évidemment à mettre également à son crédit une abondante bibliographie où figurent entre autres Les fermiers de l’Ile-de-France (1993), Les campagnes françaises du féodalisme à la mondialisation, XVII-XIXe siècle (2002), L’histoire du méchant loup (2007), ou les Chroniques paysannes du Moyen-âge au XXe siècle (2010) et encore La mémoire des croquants (2018) et La mémoire des paysans (2020), la direction d’une dizaine d’ouvrages collectifs, la publication de plus d’une centaine et demie d’articles, sans compter les innombrables articles de diffusion de la recherche dans La France agricole, l’encadrement d’une quarantaine de doctorants et de quatre Habilitations à Diriger des Recherches. Jean-Marc Moriceau a fait valoir de justes droits à la retraite à compter du 1er février 2022. Commence donc sa deuxième carrière entre Normandie et Auvergne, dans un Gévaudan peuplé de petits-enfants et de livres auxquels il pourra désormais consacrer tout le temps qu’il lui chante ! Au moment de cette première rentrée qui s’effectue sans lui mais avec Jan Synowiecki dont le recrutement comme maître de conférences en histoire moderne, spécialiste d’histoire environnementale, va assurer la poursuite et le renouvellement de ces thématiques de recherche, nous lui souhaitons une bonne et belle retraite !